30 déc. 2008

AFPA.

Ce blog n'est normalement pas le lieu où prendre des positions partisanes. Je ne peux cependant oublier ce que je dois à l'AFPA. Comme il semble que cet organisme de formation soit actuellement l'objet de réformes internes autant qu'externes (des sources ici, ici et ) qui ne font pas, c'est le moins que l'on puisse dire, l'unanimité, je suis obligé de prendre partis. Le financement, qui, passant de l'État aux régions, risque, ces dernières étant plus sollicitées depuis les lois de décentralisation de M Raffarin, de beaucoup souffrir de ce changement. En Guadeloupe, établissement précocement décentralisé, l'AFPA a fermé. A priori, on reproche à l'AFPA un manque de rentabilité. Même si ce terme me parait déplacé lorsqu'il s'agit d'enseignement, je remarque que le matériel que nous avions à disposition était récent et semblable à celui que l'on peut trouver en situation professionnelle. En outre il était en nombre suffisant (un tachéomètre pour 2 ou 3 personnes, un niveau automatique pour 2 et un PC récent par personne, avec les licences Autocad 2008, Covadis et MS Office 2003). D'autres sections sont sans doute moins gourmandes en investissement (je pense par exemple au tertiaire) et ce sont celles là qui souffriront le plus de la mise en concurrence. Cela signifie que les sections qui, à l'AFPA, pouvaient dégager des marges permettant d'équilibrer les comptes auront moins de rentrées. Cela fait donc craindre, à terme, une mise en péril des sections nécessitant des investissements plus importants. Ces sections, pour les mêmes raisons, ne trouveront sans doute pas leur équivalent dans l'enseignement privé. Il y a par conséquent un réel danger. Pour des raisons semblables, on passe rarement un scanner dans une clinique ...

Par ailleurs, un financement régional risque de priver certains candidats de formation du fait qu'il ne vivent pas dans la région où elle est dispensée. Ce pourrait être le cas pour les formations de technicien géomètre, présentes à Meaux (Seine et Marne) et Egletons (Corrèze) uniquement.

Outre les craintes pour l'institution elle-même, c'est aussi l'enseignement professionnel qui est en danger. C'est dommageable pour tous à une époque où le changement, non seulement d'emploi, mais aussi de métier, n'est plus une exception mais une péripétie prévisible de la vie professionnelle. Sans doute que le fonctionnement de l'AFPA est perfectible, comme c'est le cas pour toute structure. Malheureusement, les dispositions envisagées risquent de conduire, à plus ou moins brève échéance, à la fermeture de centres, ce qui, entre autre, accentuera l'inégalité d'accès à l'enseignement professionnel sur le territoire. Beaucoup ont eu la chance, pendant des décennies, de suivre les stages de l'AFPA ; je souhaite vivement que ce soit le cas longtemps encore.


Je me permets de relayer quelques liens vers des pétitions :